Titre : La voleuse de livres
Auteur : Markus Zusak
Éditions : Le livre de poche
Nombre de pages : 632
Tome : Unique
Résumé : Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et,
parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa
curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a
croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est - ce son destin
d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel
ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne
soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même
inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...
Mon avis : ★★★★☆ (4,25/5)
Avec toutes les éloges que j'ai lu sur ce livre, je me le suis pris sans hésitation mais avec tout de même une petite appréhension. Quand je sais qu'un livre à un thème dur, j'ai toujours peur d'être détachée de l'histoire et ne ressentir aucune émotion (comme avec Hate List... en lisant les avis positifs j'ai parfois l'impression d'être un monstre sans sentiments ^^), ou d'être submergée par l'émotion et d'être déprimée pendant des jours. Alors, dans laquelle des deux situations j'ai été pour cette lecture? En gros, aucune des deux.
Déjà, c'était ma première lecture commune avec Emy Chibi (sa chronique vidéo par ici) et c'était donc la première fois que je faisais des pauses dans ma lecture afin de partager nos ressentis et interprétations sur les chapitres que l'on venait de lire. Cela a je pense beaucoup enrichi ma lecture et j'avais très hâte de connaitre son avis sur certains passages.
On va suivre l'histoire d'une jeune fille, Liesel, qui a été amenée dans une famille d'accueil par sa propre mère pour des raisons qu'elle ne peut pas encore comprendre. On va la suivre à l'école, avec ses copains, aux jeunesses hitlériennes, et on va découvrir avec elle l'évolution de l'Allemagne dans la dictature. Directement, je me suis attachée à cette enfant qui au départ à l'air fragile. Mais au fur et à mesure qu'on avance dans le récit, on découvre une petite fille curieuse, courageuse, pleine de caractère, avide de connaissances, de lectures, et d'aventures. Je me suis souvent mise à sa place, j'ai ressenti beaucoup d'émotions à ses côtés. J'ai pleuré aux dernières pages, mais pas d'averse de larmes à l'horizon. J'étais émue et assez triste de quitter le récit.
Récit qui est interpellant vu qu'il est raconté par un personnage qu'on a pas l'habitude de rencontrer vu que c'est la mort elle-même. Et franchement c'est un point fort, j'ai beaucoup apprécié l'originalité et c'est fait de façon assez intelligente (et parfois très triste évidemment). Un autre point fort du récit, c'est qu'il est ponctué de mot allemand qui nous plonge complètement dans l'ambiance de cette époque, mais on comprend tous les mots, soit grâce aux personnages, soit grâce à notre conteur qui nous offre assez souvent des apartés qui servent toujours l'histoire. Il y a d'autres personnages secondaires qui sont tous plus intéressants et bien construits les uns que les autres. La maman et le papa d'adoption, Rudy et sa malice, la femme du maire (...), et les relations qui les attachent à Liesel sont vraiment dignes d'intérêt.
Le récit est construit en petits chapitres, c'est dynamique sans l'être de trop, et très bien écrit. Vous passerez un bon moment dans ce livre, j'en suis sûre, mais vous serez également révolté. La vie de Liesel n'est pas rose, et c'est difficile d'imaginer que ce récit ne diffère pas vraiment d'une réalité que certaines personnes ont connu il n'y a pas si longtemps. Moi qui ait l'habitude de lire des fictions... ça me fait mal au coeur de me dire que ce n'est pas vraiment le cas. On approche les thèmes de la dictature, de la pression sociale, de la faim, de la restriction de liberté, du pouvoir des mots, et sans surprise, de la mort. C'est un beau récit, émouvant, dur et assourdissant.
J'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur ce que je ressens, mais pour faire court, je vous le conseille vivement !
